« Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta Parole. » (Luc 1, 38)

Chers lecteurs,

Je vous reviens pour témoigner de l’immense grâce de l’ordination presbytérale. Je voudrais partager mes impressions du stage diaconal; la période de préparation imminente à l’ordination; et mes premières impressions comme prêtre.

Un stage diaconal spécial

Mon stage diaconal a été d’une courte durée. Dans le contexte des diocèses du Cameroun et particulièrement dans la région de l’Est qui constitue encore une « terre de mission », le temps de stage diaconal est d’un an. Vivre un stage de six mois est un fait inédit. Cela a été justifié par la célébration des 40 ans de création de notre diocèse. Par ailleurs, dans le cadre de l’expérience pastorale concrète que j’ai passée à la cathédrale Sainte-Famille de Bertoua, je ressors avec une richesse beaucoup plus liturgique et contemplative, à l’inverse des richesses humaines que j’ai connues dans les villages de la paroisse de Yoko-Betougou l’année précédant mon diaconat. J’observe que les chrétiens des milieux ruraux sont plus ouverts aux prêtres que ceux des milieux urbains.

Préparation de l’ordination presbytérale

Je dois avouer, de prime abord, que ma plus grande prière et celle de toute ma vie était qu’advienne au plus tôt ce moment. Tous les candidats ont été informés un mois avant l’ordination. Pour ma part, bien qu’étant dans la joie, j’ai ressenti une grande pression. Je me sentais de moins en moins prêt, tant du point de vue de mes tenues et accessoires liturgiques, que du point de vue des dispositions intérieures. Je passais des nuits blanches, et le poids du mystère qui fait le prêtre me plongeait dans une crainte révérencielle. Le silence s’imposait en moi. J’entendais une voix faible raisonner en moi : « Je suis la Servante du Seigneur ». Ces paroles de la Sainte Vierge étaient tellement constantes que j’ai dû en faire ma devise d’ordination et de ministère presbytéral. Ce n’est qu’à partir de ce moment que j’ai progressivement réalisé et accepté ce que j’allais vivre. Peu à peu, les préparatifs sur le plan matériel se sont faits par le biais de quelques gestes de générosité de ma famille et amis.

Premières impressions de prêtre: « Je me suis senti soulagé »

J’ai ressenti l’appel. J’y ai cru sans me lasser malgré les obstacles et les contingences des milieux de formation et de mission. Par la grâce, j’ai été ordonné prêtre le 8 décembre 2023, en la solennité de l’Immaculée-Conception, jour du jubilé des 40 ans du diocèse de Bertoua. Lorsque je suis sorti de l’église après avoir reçu ce sacrement, je sentais au fond de moi et autour de moi que tout était désormais différent.

Je me suis senti soulagé à l’issue de douze années de formation pour être prêtre diocésain — vous savez combien cette vocation est atypique. J’étais par conséquent très joyeux. Mon allégresse est d’autant plus justifiée que je me vois désormais célébrer l’Eucharistie tous les jours et j’y tiens jalousement. Dans cette Eucharistie, je rends grâce à Dieu et je prie aux intentions de toute l’Église et pour toutes les personnes qui m’ont accompagné par leur amour, leurs sacrifices et leur charité. Je salue gracieusement Prêtres de demain (Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre au Canada). Je formule le vœu d’un beau ministère sacerdotal au milieu des joies et des peines de ce monde.