15 Sep 2025
L’amitié avec le Christ, fondement et force de notre ministère.
Il est beau de se retrouver ensemble, appelés par le Christ, pour redécouvrir la beauté de notre vocation et renouveler notre « oui ».
Les textes de la Parole de Dieu nous accompagnent dans un véritable cheminement vocationnel, que nous pourrions résumer en trois verbes : appeler, former, envoyer.
1. Laissez-vous appeler – (Lc 5,1-11)
Dans l’Évangile selon Luc, Jésus monte dans la barque de Simon, précisément au moment de la fatigue et du découragement. « Maître, nous avons travaillé dur toute la nuit sans rien prendre . » Combien de fois, sur le chemin de notre vocation, nous retrouvons-nous nous aussi dans cette nuit, vides, déçus, peut-être tentés de nous résigner à avoir raté une pêche. Pourtant, là, face à nos limites , le Seigneur nous parle : « Avancez en pleine eau . » Et il nous appelle avec amour à faire confiance à sa parole. Pierre jette ses filets, et le miracle se produit : la barque se remplit de poissons , mais son cœur se remplit encore davantage. Jésus nous appelle non pas parce que nous sommes parfaits, mais parce que nous sommes ses amis. Une vocation naît d’une rencontre, non d’un CV. Chaque appel est avant tout une étreinte qui nous dit : « N’ayez pas peur, désormais vous serez pêcheurs d’hommes . » Arrêtons-nous un instant en silence et pensons au moment de notre appel !
2. Laissez-vous former – (Héb 5,1-10)
La deuxième étape de ce cheminement est la formation . Le passage de la Lettre aux Hébreux nous rappelle que « tout grand prêtre est choisi parmi les hommes et établi pour le bien des hommes ». Cela signifie que le prêtre n’est pas séparé du peuple, mais qu’il est un homme parmi les hommes , au cœur compatissant, patient et humain. Jésus lui-même, le Fils de Dieu, « a appris l’obéissance par ses souffrances ». Lui aussi est passé par l’école de la souffrance, du silence, de la prière, de Gethsémani.
La formation n’est pas seulement intellectuelle, elle est aussi spirituelle et émotionnelle. Un prêtre est formé non seulement à connaître, mais surtout à aimer comme le Christ, avec ses sentiments et son cœur, à avoir un regard aussi doux et compatissant que le sien, des mains qui caressent, bénissent et consolent comme les siennes.
Chers prêtres et séminaristes, se former signifie se laisser façonner chaque jour, toujours, tout au long de sa vie. Ne vous précipitez pas pour « devenir prêtres » : ayez plutôt soif de devenir fils dans le Fils , disciples capables d’écouter, de servir et de se réjouir dans la communion.
Arrêtons-nous ici un instant et réfléchissons à la manière dont le Seigneur nous forme, souvent même au milieu de la douleur et des difficultés !
3. Laisse-toi envoyer – Psaume 109 (110)
Le Psaume chante solennellement : « Tu es prêtre pour toujours, selon l’ordre de Melchisédech . » Nous sommes envoyés avec une dignité qui n’est pas la nôtre, mais donnée par la grâce : non pas pour exercer un pouvoir, mais pour laver les pieds , pour édifier le Corps du Christ, pour être artisans de communion , comme nous le rappelle le pape Léon XIV.
Le jour de notre envoi, le Seigneur nous oint de sa puissance, mais il nous accompagne de la croix. Nous ne sommes pas envoyés pour préserver , mais pour nous donner , chaque jour, avec liberté et joie. Je voudrais vous encourager à toujours avoir un visage lumineux . Le prêtre doit être un homme joyeux. Même dans les épreuves, son sourire ouvre le cœur de beaucoup à l’Évangile. Une vocation bien vécue engendre d’autres vocations. Il n’y a pas besoin de beaucoup de mots : un prêtre heureux suffit à enflammer le cœur d’un jeune.
Demandons-nous un instant : suis-je heureux? Heureux de partager ma vie avec Jésus? Heureux d’être, comme lui, un don pour nos frères et sœurs ?
Être des signes d’espoir
Chers amis, notre ministère est une œuvre d’espérance.
En cette Année Sainte, pèlerins de l’espérance , nous sommes appelés à offrir le Christ , à témoigner de lui dans notre vie quotidienne , par des gestes simples, avec patience, par une parole qui sauve et un regard qui bénit.
N’oublions pas que chaque Eucharistie célébrée avec un cœur sincère est déjà une mission accomplie, chaque confession entendue est une victoire de miséricorde, chaque visite à un frère malade est une caresse de Dieu.
Aujourd’hui, laissons résonner en nous deux mots que le pape Léon XIII n’a cessé de nous répéter depuis le début de son pontificat : amour et unité ! En tant que prêtres, nous sommes appelés à être des hommes de communion et de dialogue . Qu’est-ce que cela signifie ? Notre œuvre est une « œuvre collective » et revêt une « forme communautaire » radicale (cf. Exhortation apostolique Pastores dabo vobis, n. 17). Pour donner vie à la famille de Dieu, nous devons être frères avant tout entre nous et en unité avec l’évêque , non seulement sacramentellement, mais réellement, concrètement . Nous savons que ce n’est pas facile, mais accepter le défi de la communion est le secret de la fécondité . « Nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères », écrit Jean dans la Première Lettre (1 Jn 3, 14). Et dans son Évangile, il rapporte les paroles de Jésus : « Et moi, élevé de terre , j’attirerai tous les hommes à moi » (Jn 12, 32).
Confions-nous donc à Marie, Mère des prêtres et de l’Espérance . Qu’elle, qui garde précieusement chaque parole dans son cœur, nous apprenne à renouveler chaque jour notre « oui », même silencieux, même difficile. Marchons ensemble, semant l’espérance, construisant la fraternité et faisant l’expérience joyeuse de la grâce d’être amis du Seigneur, frères et sœurs entre nous et serviteurs de son peuple.
(Homélie du cardinal Lazzaro You Heung-sik, préfet du Dicastère pour le clergé / Photo: Vatican Media)
Infolettre
Abonnez-vous à notre infolettre pour recevoir les toutes dernières nouvelles de nos Œuvres! Billets de blogue, nouvelles, vidéos et contenus exclusifs vous attendent à chaque mois!