Un héritage de foi et de solidarité

Les raisons pour lesquelles je choisis de donner à l’Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre ont leur explication dans mon expérience humaine. Permettez-moi de vous partager humblement mon parcours.

Je suis le septième d’une famille de 10 enfants. Comme beaucoup d’Européens nés en 1944, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons eu une vie précaire. Étant paysans, nous avions de quoi manger, mais il n’y avait aucun luxe. Nous n’avions pas de chauffage ni de toilettes, et nous devions aller chercher l’eau au puits. Une de mes tâches était de m’occuper des vaches et des travaux dans les champs.

Mon frère aîné, lui, est devenu missionnaire. Il a passé sept ans au Japon puis est parti au Pérou en mission. Il est décédé l’an dernier à Lima, à l’âge de 91 ans, après une longue maladie. Il a œuvré 50 ans dans les barriadas (quartiers pauvres) et sur les hauts plateaux des Andes.

Pour une de mes sœurs, c’est en Bretagne, en France, qu’elle est actuellement soignée pour la maladie d’Alzheimer, après avoir passé sa vie chez les Filles de Jésus de Kermaria comme enseignante.

Quant à moi, j’ai eu la chance d’être pensionnaire de 12 à 19 ans au séminaire de la congrégation des Sacrés Cœurs à Sarzeau, en Bretagne. J’y ai reçu un enseignement de qualité et je suis ému chaque fois que je pense aux pères qui m’y ont enseigné également durant mon noviciat et mon scolasticat.

J’ai été privilégié d’avoir mes études payées par des Québécois. En effet, c’est grâce à un religieux qui prêchait dans les paroisses du Québec et qui récoltait des fonds pour aider les paysans séminaristes comme moi dans leurs études que j’ai pu être éduqué.

Par la suite, j’ai enseigné trois ans à Lima. Au Pérou, je passais les fins de semaine à la paroisse de mon frère Marcel et j’ai vu de près la misère, les cases en roseau où vivaient de nombreuses familles. La messe était célébrée humblement, dans le même type de local sur de la terre battue. Les aléas de la vie ont fait que je n’ai pas terminé mes cours de théologie et je suis venu vivre au Québec.

C’est donc mon enfance et mes années passées au Pérou qui m’ont fait apprécier la chance de ne manquer de rien.

Je suis actuellement très inquiet de l’éloignement de notre société vis-à-vis du message évangélique. Ce matérialisme, cet égoïsme, cette indifférence me peinent beaucoup. Nous avons un si bel héritage. Je mets donc mon espoir en ces jeunes d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine qui prennent le relais.

Donner à l’Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre est donc pour moi une simple dette que je rembourse. Lorsque je regarde la messe diffusée de Lourdes, et je vois ces jeunes prêtres de partout dans le monde célébrer, j’ai espoir que le royaume de Dieu grandira ! Je vous invite, vous aussi, à participer à cette belle œuvre, et à contribuer à la mesure de vos moyens. Soyons ensemble des acteurs de la mission universelle !

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