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11 Nov 2022

François: des prêtres non pas « surhommes », mais avec le cœur de Jésus

Dans son discours prévu pour les participants au cours pour les recteurs et les formateurs des séminaires latino-américains, François souligne que les motivations authentiques de la vocation sont « la suite du Seigneur et l'établissement du royaume de Dieu ». Ceux qui participent à la formation des prêtres sont appelés à éduquer « avec leur vie, plus qu'avec leurs paroles ».

- Par Amedeo Lomonaco (Vatican News)

Le Seigneur nous invite à suivre ses traces, à imiter son chemin. Les mots du discours – consigné en début d’audience – du Pape François aux participants du cours pour les recteurs et formateurs des séminaires d’Amérique Latine invitent à prendre cette direction. Les participants sont venus à Rome de presque tous les pays du continent et des Caraïbes pour participer au cours de formation promu par le Dicastère pour le Clergé. Dans son texte, le Souverain pontife rappelle qu’il y a quatre « dimensions présentes dans la personne du séminariste »: humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale.

Renoncer à la première place

L’un des défis les plus importants de la formation des prêtres, explique le Pape, est de construire de « véritables communautés chrétiennes » qui favorisent non seulement « un projet de formation cohérent», mais aussi « une expérience véritablement communautaire dans toutes les dimensions de la formation ». Aux prêtres en formation, le Saint-Père indique une priorité: « Il est nécessaire de renoncer à l’inertie et au protagonisme et de commencer à rêver ensemble, sans regretter le passé, sans être seuls, mais unis et ouverts à ce que le Seigneur désire aujourd’hui comme formation pour les prochaines générations de prêtres inspirés par les orientations actuelles de l’Église ».

Un autre défi est de former des « condisciples des autres fidèles chrétiens », qui tout en partageant « les mêmes besoins humains et spirituels» sont sujets «aux mêmes fragilités, limites et erreurs ».

« Il faut faire attention, car votre mission n’est pas de former des « surhommes » qui prétendent tout savoir, tout contrôler et se suffire à eux-mêmes, met en garde le Pape, au contraire, elle est de former des hommes qui suivent avec humilité le processus choisi par le Fils de Dieu, qui est le chemin de l’incarnation ».

Chemins humains et spirituels

La dimension humaine de la formation sacerdotale, souligne ensuite François, « n’est pas seulement une école de vertu, de croissance de la personnalité ou de développement personnel.

« Mais elle implique aussi et surtout une maturation intégrale de la personne rendue autonome par la grâce de Dieu qui, tout en tenant compte des conditionnements biologiques, psychologiques et sociaux de chacun, est capable de la transformer et de l’élever, surtout lorsque la personne et la communauté s’efforcent de collaborer avec elle dans la transparence et la vérité. En définitive, les motivations authentiques de la vocation, c’est-à-dire la suite du Seigneur et l’établissement du Royaume de Dieu, sont à la base d’un processus à la fois humain et spirituel ».

L’une des tâches les plus importantes dans le processus de formation d’un prêtre, ajoute le Souverain Pontife, est « la lecture progressive » de son chemin.

« Cette vision providentielle de son propre chemin est le sujet principal du discernement personnel et ecclésial de sa vocation. En effet, chaque séminariste d’abord, et chaque prêtre ensuite, avec des accents et des nuances différents, doit l’actualiser continuellement, surtout dans les circonstances les plus significatives de son propre parcours sacerdotal. La confrontation avec ceux qui l’accompagnent dans ce processus, tant dans le forum interne qu’externe, lui permettra de surmonter toute tentation d’autotromperie subjectiviste et d’évaluer des perspectives beaucoup plus larges et objectives », écrit le Saint-Père.

Tournés vers le Cœur du Christ

Les formateurs, rappelle ensuite le Pape, sont appelés à éduquer « avec leur vie, plus qu’avec leurs paroles »: « l’harmonie humaine et spirituelle des formateurs, en particulier du recteur du séminaire, est une des médiations les plus importantes dans l’accompagnement formatif ». C’est par leur vie que les personnes engagées dans la formation sacerdotale témoignent de ce que les mots et les gestes « tentent de transmettre, à travers le dialogue et l’interaction » avec les séminaristes.

« La vie du formateur, sa constante croissance humaine et spirituelle en tant que disciple-missionnaire du Christ et en tant que prêtre, soutenue et promue par la grâce de Dieu, est sans aucun doute le facteur fondamental dont il dispose pour rendre efficace son service aux séminaristes et aux autres prêtres dans leur configuration au Christ, Serviteur et Bon Pasteur », peut-on lire.

Le service rendu à l’Église, reconnaît François, « n’est pas simple, et il n’est pas rare qu’il mette en cause son humanité, car le formateur a un cœur cent pour cent humain et il n’est pas rare qu’il éprouve de la frustration, de la lassitude, de la colère et de l’impuissance ».

D’où l’importance de se tourner chaque jour vers Jésus, de s’agenouiller et d’apprendre en sa présence de Celui qui est doux et humble de cœur, afin que peu à peu notre cœur apprenne à battre au rythme de celui du Maître, avertit le Successeur de Pierre.

Encouragements à donner sa vie

Le Pape rappelle également que « la formation des prêtres a pour instrument privilégié l’accompagnement formatif et spirituel de tous ». Il faut donc veiller à ce que chaque séminariste bénéficie « d’une aide large et variée de la part de la communauté des formateurs, sans exclusivisme ni particularisme, pouvant être soutenue par des prêtres d’âges et de sensibilités différents, selon les compétences spécifiques de chacun ». L’accompagnement formatif doit permettre « à chaque futur pasteur de discerner et de consolider non seulement une authentique vocation au sacerdoce, mais aussi la voie personnelle et unique que le Seigneur lui a tracée pour la vivre et l’exercer ». Dans ce texte non prononcé, le Pape exprime enfin la gratitude de l’Église : « consacrez votre vie et votre ministère aux futurs pasteurs, qui seront vos frères dans le presbytérat et qui, unis et sous la direction de l’évêque, jetteront les filets de l’Évangile comme d’authentiques pêcheurs d’hommes ».

 

(Photo: Vatican Media)

 

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