Les recommandations du Pape sur la formation permanente des prêtres

Ce jeudi 8 février, le Pape François a reçu en audience les participants à la conférence internationale sur la formation permanente des prêtres. Cette rencontre, organisée à Rome jusqu’au samedi 10 février, est promue par le dicastère pour le Clergé, en collaboration avec les dicastères pour l’Évangélisation et pour les Églises Orientales.

Le Souverain Pontife appelle les participants à emprunter trois voies sur le chemin de la formation sacerdotale: «la joie de l’Évangile, l’appartenance au peuple et la fécondité du service».

«Ravive le don de Dieu qui est en toi»

François a débuté son discours en exprimant sa gratitude pour le travail réalisé par les prêtres dans les diocèses mais aussi pour le «service » rendu. L’évêque de Rome a ensuite appelé les prêtres à regarder toujours «vers l’avant» et à être «toujours prêts à jeter à nouveau les filets selon la parole du Seigneur» (cf. Lc 5, 4-5 ; Jn 21, 6). Pour se faire, il a encouragé les participants à la conférence à s’écouter les uns les autres lors de ces prochains jours. «Laissez-vous inspirer par l’invitation que l’apôtre Paul adresse à Timothée et qui donne son titre à votre conférence: “Ravive le don de Dieu qui est en toi” (2 Tm 1, 6)» a-t-il conseillé, en soulignant l’importance de «raviver le don, redécouvrir l’onction, ranimer le feu pour que le zèle du ministère apostolique ne s’éteigne pas».

Le Saint-Père a ensuite décliné les trois voies à emprunter afin de raviver ce don. En premier lieu, celle de «la joie de l’Évangile», soit cette «bonne nouvelle qui nous accompagne»: «nous sommes aimés par Dieu avec tendresse et miséricorde». «Une joyeuse annonce» que les prêtres sont appelés à faire résonner dans le monde en la témoignant par leur vie «afin que tous découvrent la beauté de l’amour salvifique de Dieu, manifesté en Jésus Christ mort et ressuscité» (cf. Evangelii gaudium, n. 36). François a ainsi rappelé la «pierre angulaire de la formation permanente», qui concerne les prêtres mais aussi tout chrétien: «ce n’est que si nous sommes et restons des disciples que nous pouvons devenir des ministres de Dieu et des missionnaires de son Royaume».

François a également souligné l’importance d’une «formation humaine intégrale», rappelant qu’il «n’y a pas de prêtre s’il n’y a pas d’abord l’homme». «C’est sur cela que je vous demande de mettre toute votre énergie et vos ressources: le soin de la formation humaine» car selon le Pape, «il y a besoin de prêtres pleinement humains, capables de bonnes relations, mûrs pour affronter les défis du ministère, afin que la consolation de l’Évangile parvienne au peuple de Dieu à travers leur humanité transformée par l’Esprit de Jésus».

L’appartenance au peuple de Dieu

La deuxième voie à parcourir est celle de «l’appartenance au peuple de Dieu». «Nous ne pouvons bien vivre le ministère sacerdotal qu’immergés dans le peuple sacerdotal, dont nous sommes également issus» a précisé l’évêque de Rome, en soulignant qu’il est ainsi nécessaire «que la formation sacerdotale ne soit pas conçue comme “séparée”, mais qu’elle puisse utiliser la contribution du peuple de Dieu», soit «des prêtres et des fidèles laïcs, des hommes et des femmes, des célibataires et des couples mariés, des personnes âgées et des jeunes, sans oublier les pauvres et les souffrants qui ont tant à enseigner».

Cette appartenance au peuple permet également de se préserver «du risque de nous détacher de la réalité et de nous sentir tout-puissants», un sentiment qui est «la racine de toutes les formes d’abus». François a ainsi rappelé l’importance d’adopter la synodalité comme «style de vie chrétienne et de vie sacerdotale», et de «marcher ensemble», avec le peuple mais aussi «avec l’évêque et le presbyterium».

La fécondité du service

Enfin, la troisième voie proposée par François est celle de «fécondité du service». «Servir est le signe distinctif des ministres du Christ» a souligné le Souverain pontife, ainsi, la formation même des prêtres doit consister à «les servir, servir leur vie, encourager leur cheminement, les aider dans leur discernement, les accompagner dans les difficultés et les soutenir dans les défis pastoraux». «Le prêtre ainsi formé, a précisé le Pape, se met à son tour au service du peuple de Dieu, il est proche des gens et, comme Jésus sur la croix, il prend en charge tout le monde».

Le Saint-Père a conclu en livrant le secret d’une «pastorale féconde»: «non pas une pastorale dont nous sommes le centre, mais une pastorale qui engendre des filles et des fils à la vie nouvelle dans le Christ, qui apporte l’eau vive de l’Évangile sur le terrain du cœur humain et du temps présent».