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07 Déc 2023

L’intuition prophétique de Jeanne Bigard et la naissance de l’Œuvre pontificale de Saint-Pierre-Apôtre

Une vie offerte et donnée pour le soin et le soutien des vocations sacerdotales des prêtres des pays de mission. C'est l'histoire de Jeanne Bigard, fondatrice de l'Œuvre pontificale Saint-Pierre-Apôtre.

Une vie offerte et donnée pour le soin et le soutien des vocations sacerdotales des prêtres des pays de mission. C’est l’histoire de Jeanne Bigard, fondatrice de l’Œuvre pontificale de Saint-Pierre Apôtre (OPSPA), l’une des quatre œuvres pontificales missionnaires, fondée en 1889 après la fondation de l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi (OPPF) en 1822 et de l’Œuvre pontificale de l’Enfance missionnaire (OPEM) en 1843. Une histoire née de la profonde sensibilité missionnaire de Jeanne Bigard, dont la date de naissance tombe le 8 décembre 1859, et de sa mère Stéphanie Bigard, avec laquelle elle a partagé tout au long de sa vie un engagement et un dévouement en faveur des missionnaires du monde entier.

L’histoire commence dans la seconde moitié du XIXe siècle, époque qui voit la naissance de nombreux instituts missionnaires et le renouveau de la missio ad gentes (mission vers les peuples). Jeanne Bigard et sa mère lisent les écrits des missionnaires qui se trouvent en Afrique et en Asie et font la connaissance de l’OPPF, qui est au service des prêtres missionnaires dans l’annonce de l’Évangile. C’est précisément le service de la OPPF qui a inspiré Marie-Zoé du Chesne qui, avant la fondation de l’OPSPA, avait créé en 1838 à Orléans l’« Opera Apostolica », destinée à fournir aux missionnaires catholiques français à l’étranger des calices, des pyxides (boîtes à couvercle où l’on conserve l’hostie consacrée), des crucifix, des autels portatifs, des objets sacrés, des nappes et d’autres articles nécessaires à l’exercice de leur ministère. L’intuition de Marie-Zoé du Chesne se révélera prodromique pour la fondation de l’OPSPA, qui continuera elle aussi à s’occuper de ces besoins liturgiques, mais qui aura le mérite de percevoir prophétiquement l’importance des vocations locales dans l’annonce de l’Évangile.

Jeanne Bigard et sa mère, animées par la volonté de s’engager concrètement, offrent prières et sacrifices pour les missionnaires et commencent en même temps à soutenir financièrement les besoins qui leur sont soumis en créant un réseau de sympathisants par un travail de sensibilisation capillaire et incessant. C’est un missionnaire français au Japon qui a parlé de Bigard et de sa mère au vicaire apostolique de Nagasaki, Jules-Alphonse Cousin, qui, ayant déjà créé un séminaire pour la formation des prêtres japonais, n’avait pas les moyens de l’entretenir et de soutenir financièrement chaque aspirant. Mgr Cousin s’adresse à Jeanne Bigard en 1899, dans une lettre datée du 1er juin, lettre qui marquera à jamais le début de l’Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre. « Je ne crois pas que Mgr Cousin pensait que l’Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre naîtrait de cette demande », commente le père Guy Bognon p.s.s., secrétaire général de l’Œuvre en ce moment. C’est de cette semence, ajoute le père Guy, qu’est née l’Association Saint-Pierre-Apôtre, puis l’Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre (œuvre pour la formation du clergé local) qui a vu le jour pour s’occuper exclusivement de l’un des besoins les plus urgents pour la diffusion de l’Évangile : l’éducation et la formation du clergé, la construction et le soutien financier des séminaires dans les pays de mission.

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Déjà en 1893, moins de quatre ans après sa fondation, Mgr Louis Guillon, vicaire apostolique de Mandchourie, faisait l’éloge de l’Œuvre en ces termes : « L’œuvre de la formation des prêtres indigènes est le nerf de l’évangélisation ». Il poursuit dans une autre lettre écrite le 25 mars 1896 : « En multipliant le clergé indigène, cette Association de Saint-Pierre, qui vient si bien à son heure, décuplera aussi les fruits de notre apostolat… Je remercie Dieu de toute l’effusion de mon âme d’avoir donné naissance à une œuvre si apostolique et si adaptée à nos besoins ». Il est rejoint à la même époque par un autre vicaire apostolique, celui de Mysore en Inde, Mgr Louis Kleiner, qui, dans une lettre du 27 mars 1895, explique : « Certes, aucune œuvre n’est plus opportune et ne peut être plus agréable à Dieu que celle qui se propose de fournir aux missions les moyens de former et d’accroître le clergé indigène ».

Outre les témoignages des missionnaires bénéficiaires, la fondatrice avait reçu l’approbation la plus bienveillante de plusieurs évêques français informés de ses activités charitables. Mgr Auguste, évêque de Moulins, dans une lettre du 27 mai 1896, affirme avec une énergique conviction que l’utilité, voire la nécessité de l’Œuvre, est incontestable. Devant le caractère indéniable de cette nécessité, le pape Léon XIII a demandé que cette œuvre soit étendue à tous les diocèses et à toutes les paroisses de tous les pays. Enfin, dans un chirographe du 4 janvier 1921 du pape Benoît XV, on peut lire : « Nous avons particulièrement à cœur l’Œuvre de Saint-Pierre-Apôtre, dont le but est de doter l’Église des pays de mission d’un clergé autochtone capable de hâter l’extension du règne de notre Seigneur Jésus-Christ ; c’est pourquoi nous désirons ardemment que cette œuvre fleurisse dans tous les diocèses et aussi dans toutes les paroisses. C’est dans cet espoir que nous donnons cordialement notre bénédiction apostolique, afin qu’elle soit un gage de grâce et de ferveur divine, à tous les membres et bienfaiteurs de cette œuvre louable ».

 

 

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